Bruxelles, le 12 septembre 2023 - Le SNI se montre plus que réticent à l’annonce du Ministre de l’Economie, Pierre-Yves Dermagne, de vouloir lancer un test pour analyser la possibilité de mettre sur pied une semaine de travail de 4 jours sans réduction de salaire. « Si ça avait été la solution, il y a bien longtemps qu’elle aurait été mise en œuvre ». Le SNI pointe par ailleurs le coût supplémentaire de cette mesure pour l’employeur. « En outre, les PME ont déjà toutes les difficultés du monde à recruter du personnel. Devoir compenser la réduction de la semaine de travail par de nouveaux engagements ne va faire qu’empirer cette situation ».
Le Ministre de l’Economie, Pierre-Yves Dermagne (PS), vient d’annoncer avoir reçu l’approbation du gouvernement de lancer un test en vue d’analyser la faisabilité de la mise en œuvre d’une semaine de travail de 4 jours sans réduction de salaire. Le SNI voit cette annonce d’un œil plus que circonspect. « C’est une vieille rengaine. Si ça avait été la solution, notamment pour réduire le chômage, il y a bien longtemps qu’elle aurait été implémentée ». Le SNI fait remarquer les résultats pour le moins mitigés d’une mesure similaire en France.
Le SNI se demande également qui va payer. « C’est peut-être une belle idée en théorie mais une telle mesure va entraîner automatiquement une augmentation du coût salarial de 20% pour l’employeur. Cela pourrait mettre de très nombreuses entreprises en difficultés d’autant plus qu’elles subissent encore les effets de l’inflation et qu’une nouvelle indexation des salaires se profile. » Par ailleurs, le SNI pointe l’effet que cela entrainera sur la compétitivité de nos entreprises. « Le cout du travail est déjà plus important en Belgique que chez nos voisins. Cette réduction ne va faire qu’accentuer ce problème ».
Enfin, selon le SNI, cette mesure ne s’attaque pas au véritable problème actuel du marché de l’emploi : la pénurie de main-d’œuvre. « Les PME ont déjà toutes les difficultés du monde à recruter du personnel. Le problème n’est donc pas qu’il n’y a pas assez d’emplois pour tout le monde, mais que les entreprises cherchent constamment des profils qu’on ne trouve pas. Devoir compenser la réduction de la semaine de travail par de nouveaux engagements ne va faire qu’empirer cette situation ».