Bruxelles, le 17 août 2020 – Il est temps pour la Belgique de mettre en œuvre sa politique du marché du travail de manière cohérente et de se concentrer sur l'activation des inactifs. C’est là en ces termes que réagit le SNI aux chiffres de l’OCDE qui montrent qu'outre ses 216.000 chômeurs, la Belgique compte près d’1,4 million d’inactifs. Pour le SNI, il est indispensable, si l’on souhaite relever le taux d’emploi dans notre pays, comme l'indiquent diverses déclarations du gouvernement, d’activer également au plus vite tous ceux qui droit à d’autres allocations que le chômage (prépensionnés, bénéficiaires du revenu d’intégration, malades de longue durée …). Selon l’organisation de défense des indépendants, il est absolument essentiel d'augmenter la différence de revenus entre ‘travail’ et ‘non-travail’ : « Cela passe par une diminution des charges sociales pour les employeurs et non par une augmentation systématique des allocations ». Enfin, selon le SNI, aucune activation ne peut avoir lieu sans l'aide des inactifs. « Trop de gens vivent encore d’allocations et ne réalisent pas qu'ils pourraient apporter une valeur ajoutée significative au marché du travail s'ils reçoivent une formation complémentaire », conclut le SNI.
Il faut relever le taux d’emploi
Une étude vient à nouveau de le démontrer. La Belgique ne fait pas figure de bon élève au sein de l’OCDE en ce qui concerne le nombre d’inactifs. Ils étaient fin 2019 près d’1,4 million dans notre pays. Rapporté à la population totale, la Belgique est le sixième plus mauvais élève de la classe. Et si l’on y ajoute les 216.000 chômeurs, on comprend pourquoi notre taux d’emploi est si bas (65,3%). « Si l’on veut préserver notre sécurité sociale, il est indispensable de relever ce taux d’emploi d’au moins 5 points », martèle Christine Mattheeuws, présidente du SNI. « C’est d’ailleurs une promesse faite par les régions. Il faut donc impérativement activer les prépensionnés, les bénéficiaires du revenu d’intégration, les malades de longue durée ou les femmes au foyer.
Travailler doit toujours être plus intéressant que de ne pas travailler
L’organisation de défense des indépendants souligne un point fondamental : le différentiel de revenus entre actifs et non-actifs. « Un travailleur doit toujours disposer d’un revenu net plus important qu’un non-travailleur. Cette différence doit encore s’accentuer. Le salaire est en effet une incitation importante à la recherche de travail. Pourquoi quelqu'un se lèverait-il tôt chaque jour et se donnerait-il beaucoup de mal pour travailler si ses revenus ne sont que légèrement supérieurs à ce qu’il toucherait en ne faisant rien ? », se demande le SNI. Pour le SNI, cela doit passer par une diminution des charges sociales pour l’employeur. « En effet, en cette période de crise, il n’est pas opportun, si l’on souhaite voir augmenter les salaires, de maintenir de telles charges pour les employeurs qui ont déjà énormément souffert économiquement du Covid et de ses conséquences ». Dans le même temps, le SNI juge qu’il n’est pas envisageable d’augmenter les allocations. «En effet, aujourd’hui, dans une période où la perspective d’élections se rapproche, ce serait une promesse pour un gain électoral facile mais ce serait un jeu dangereux ».
Activation et limitation du chômage dans le temps mais formations indispensables !
L’activation des chômeurs a déjà porté ses fruits. « Les chiffres de l’ONEM, avant la crise, montraient en effet une diminution du nombre de chômeurs. Cependant, en ce qui concerne les chômeurs de longue durée, cette baisse est beaucoup moins marquée », continue Christine Mattheeuws. « Tout le monde peut connaître un accident de parcours a un moment donné de sa carrière. La possibilité d’avoir recours au chômage existe d’ailleurs en ce sens mais on ne peut s’ ‘installer’ dans ce statut ». Le SNI plaide donc, en plus de l’activation, à nouveau pour une limitation dans le temps des allocations de chômage.
Le SNI est d'avis que cela nécessite un engagement total en faveur du recyclage et de la formation continue. « Les employeurs sont prêts à engager mais il faut que les travailleurs soient bien formés. Nous demandons dès lors aux 3 régions, compétentes en matière de formation, de trouver des synergies, d’une part, entre elles et, d’autre part, avec le fédéral. Des milliers d’emplois dans des métiers en pénurie ne trouvent chaque année pas preneurs alors que nous comptons un nombre si important de non-actifs et de chômeurs. Suivre des formations dans ces métiers est souvent le tremplin pour décrocher un job dans un délai assez court. « Augmenter l’emploi dans ce pays est le meilleur moyen de garantir notre système de sécurité sociale. De plus, cela permet aux gens de se sentir utiles dans la société, ce qui est bénéfique non seulement pour leur santé économique mais aussi pour leur santé mentale », conclut la présidente du SNI.