Bruxelles, le 11 juillet 2022 – Avec des températures qui vont allègrement dépasser les 30 degrés, les prochains jours s’annoncent torrides dans notre pays. Trop chaud pour travailler ? Un simple thermomètre ne pourra pas le dire. Il faut recourir à un thermomètre ‘globe humide’ (WBGT) qui prend en compte plusieurs facteurs : température, humidité de l’air ou vitesse du vent. Le SNI fait également le point sur les droits et obligations des travailleurs en cas de fortes chaleurs. Le SNI a par ailleurs enquêté sur les mesures mises en place par les employeurs pour aider leurs travailleurs à supporter la chaleur : boissons, pauses supplémentaires et horaires adaptés, ventilateurs, airco voire adaptation du code vestimentaire.
La température… mais pas seulement
Fait-il trop chaud pour travailler ? Voilà bien une question que l’on se pose quand les températures dépassent la barre des 30 degrés. La réponse dépendra tout d’abord de la tâche à effectuer. La limite ne sera en effet pas la même selon qu’un salarié exerce un métier ‘léger’ (de type bureau) ou ‘lourd’ (sur un chantier par exemple) « Tout d’abord, pour éviter tout malentendu, ce n'est pas la température ressentie qui compte. Pour un employé, 25 degrés, c’est trop chaud, pour un autre, 30, c’est toujours très supportable, » explique le SNI « Il ne sera de toute façon pas utile de mesurer la température avec un simple thermomètre. La loi dispose clairement que la température doit être mesurée à l'aide d’un thermomètre ‘globe humide’ (WBGT). Ce thermomètre tient également compte de l'humidité de l'air et de la température de rayonnement des objets à proximité du lieu de travail. Les valeurs mesurées sont inférieures d'environ 5° à la température d'un thermomètre normal. Plus l'air est sec, plus il doit faire chaud pour dépasser les valeurs maximales. »
La limite varie ainsi entre 18 degrés WBGT pour un travail très lourd (monter sur une échelle p.ex.) à 29 degrés WBGT pour un travail très léger (comme du secrétariat).
Le tableau ci-dessous donne un aperçu des valeurs WBGT au-dessus desquelles les employeurs doivent prendre des mesures pour s’assurer du bien-être de leurs salariés en cas de fortes chaleurs.
Type de travail | Description du travail | Seuil en termes de degrés WBGT | Seuil en termes de degrés Celsius |
Très léger | Travail de bureau | 29 | 31 à 32 °C |
Léger | Travail manuel assis | 29 | 31 à 32 °C |
Semi-lourd | Travail debout | 26 | 28 à 29 °C |
Lourd | Travail debout avec de nombreux déplacements et des charges à porter | 22 | 24 à 25 °C |
Très lourd | Travail debout avec de nombreux déplacements et des charges à porter | 18 | 20°C |
Boissons, glaces, horaires et… bermudas
« Les employeurs sont bien conscients de leurs obligations en la matière et font tout leur possible pour rendre le travail aussi agréable que possible, » poursuit le SNI. Il ressort ainsi d’une enquête que le SNI a menée auprès de 150 entrepreneurs et chefs d’entreprise que la très grande majorité vont mettre en place des mesures supplémentaires pour leur personnel.
« Ainsi, ils sont 80% à proposer davantage de boissons fraîches et quasi un tiers (32%) qui vont même jusqu’à offrir des glaces à leur personnel. » Les aménagements en termes d’horaires et de tâches sont aussi prisés. « 3 entrepreneurs sur 10 permettent par exemple de commencer et de terminer plus tôt pour réduire le travail dans les heures les plus chaudes ou ils allongent la durée des pauses.» Plus d’un tiers des répondants (36%) déclarent également proposer des ventilateurs ou des systèmes d’air conditionné à leurs employés pour apporter un peu de fraîcheur sur le lieu de travail.
Et quid des vêtements ? « En principe, l’habillement est défini dans le règlement de travail d’une entreprise. Cependant, la plupart des employeurs sont beaucoup plus flexibles en période de fortes chaleurs pour autant que le personnel respecte une certaine ‘dignité’, surtout pour ceux qui sont en contact direct avec le client. Ainsi, 72% des chefs d’entreprises n’ont par exemple rien contre le fait que leurs employés masculins se rendent au travail en short. Mais attention avec un bermuda habillé mais pas un short de sport ».
Les travailleurs ont eux aussi des obligations
« Si les chefs d’entreprises ont des devoirs par rapport au bien-être de leur personnel, l’inverse est également vrai », rappelle le SNI. « Pas question par exemple de prendre seul la décision de rester chez soi par ce qu’il fait trop chaud. Cela ne peut se faire que moyennant l’accord préalable de l’employeur. Il en va d’ailleurs de même pour les horaires de travail. La généralisation du télétravail a toutefois permis une certaine flexibilité. »
Dans des cas exceptionnels, le chômage temporaire peut être invoqué, par exemple dans le secteur de la construction, en raison du mauvais temps, en l'occurrence de la chaleur. Mais alors la chaleur doit rendre le travail impossible et il doit y avoir un lien de causalité entre celle-ci et l'impossibilité de travailler. Ceci n'est possible que si, par exemple, le béton présente des fissures dues à la chaleur ou si poser certains types de matériau tel que de l’asphalte s’avère impossible.