Bruxelles, le 09 mars – En regard du drame qui se joue en Ukraine se pose également la question de l’intégration en Belgique des réfugiés qui fuient par milliers les combats. On le sait : l’intégration passe aussi par le travail. C’est dans ce cadre que le SNI a procédé à une enquête auprès de ses membres. Près de 3 employeurs sur 10 seraient aujourd’hui prêts à embaucher des réfugiés ukrainiens à court terme. Pour les autres, la principale réticence est la barrière de la langue. « Dans de nombreux secteurs, en forte pénurie, il est pratiquement essentiel de maitriser au moins une des langues nationales. Or, à court terme, cela risque de poser problèmes ».
Depuis deux semaines, l’Ukraine vit un drame suite à l’agression russe. Des centaines de milliers de civils fuient les bombes et certains se retrouvent déjà en Belgique. La question de leur intégration dans la société belge va dès lors se poser. « L’intégration passe également par le travail », explique le SNI. C’est dans ce cadre que l’organisation de défense des indépendants a mené une enquête de ses membres employeurs. « La conclusion est assez intéressante, » explique le SNI, « aujourd’hui, près de 3 employeurs sur 10 (27%) seraient enclins à embaucher des réfugiés ukrainiens à court-terme ». Parmi ceux-ci, 4 sur 10 (38%) le feraient parce qu’ils ont clairement besoin de personnel et qu’ils n’en trouvent pas mais « 28% nous disent que ce serait par simple solidarité, pour aider ces personnes dans le besoin ».
Pour les autres, outre l’aspect coût salarial et manque de besoin de personnel également cités par les répondants à l’enquête, c’est l’aspect linguistique qui constitue la principale barrière à l’engagement de ces réfugiés. « Dans de nombreux secteurs, en forte pénurie comme la construction, le commerce ou surtout l’horeca, il est pratiquement essentiel de maitriser au moins une des langues nationales pour notamment communiquer avec les clients. Or, à court terme, cela risque de poser problèmes. En effet, si de nombreux Ukrainiens se débrouillent en anglais voire en allemand, on ne peut pas en dire autant du français et encore moins du néerlandais.
« Nous savons qu’ils ont déjà souvent beaucoup des compétences requises pour s’intégrer rapidement dans notre marché du travail. Nous allons dès lors inciter les organismes régionaux de l’emploi (VDAB, Forem et Actiris) à se mettre très rapidement en ordre de marche pour leur proposer des formations de langue ». Le SNI se propose par ailleurs de se faire l’intermédiaire entre ces organismes et les PME. 30% d'entre elles sont déjà intéressées d’embaucher des Ukrainiens. Nul doute que si la barrière de la langue venait à s’estomper, elles seraient encore beaucoup plus nombreuses ».