Bruxelles, le 07 mars 2022 – A la veille du 8 mars, Journée internationale des femmes, le SNI s’est penché sur les revenus des femmes indépendantes. « Si en 5 ans, on remarque une très légère augmentation, force est de constater qu’en moyenne, les revenus restent inférieurs de plus de 30% à ceux de leurs homologues masculins ». Le SNI pointe plusieurs raisons dont la présence plus forte des femmes dans les secteurs moins rémunérateurs ou le nombre proportionnellement plus important de femmes en activité complémentaire. « Malheureusement, cette différence se répercute inévitablement en fin de carrière, les femmes se retrouvent avec une pension, elle aussi, très inférieure à celle des hommes ».
A la veille du 08 mars, Journée internationale des Femmes, le SNI s’est penché sur les chiffres de l’Inasti en matière de revenus des femmes indépendantes. « En 5 ans, on peut voir une très légère augmentation sur l’ensemble de la population féminine (0,06%). Cependant, force est de constater qu’en moyenne, les revenus des indépendantes restent inférieurs de plus de 30% à leurs homologues masculins. En 2016, ils représentaient 67% de ceux des hommes contre 69% en 2020 ». Malheureusement, ceci est davantage lié à une perte de revenus des hommes qu’à une augmentation de ceux des femmes.
Comment expliquer cette différence entre hommes et femmes ? Le SNI pointe plusieurs raisons. « C’est un constat depuis des années », explique le SNI « Les femmes sont majoritaires dans des secteurs traditionnellement nettement moins rémunérateurs. On pense notamment aux métiers de contact, à la garde d’enfants ou au commerce de détail ». A l’inverse, même si leur nombre augmente chaque année légèrement, la part des femmes indépendantes ou gérantes de PME actives dans l’industrie, les technologies ou l’IT n’est que de 15% à 20% selon les secteurs. « C’est encore beaucoup trop peu. Il y a là pour nombre de femmes un potentiel certain de croissance dans ces secteurs encore trop souvent catalogués comme des ‘métiers d’hommes’ ».
Dans le même ordre d’idée, dans les professions médicales ou juridiques, plus rémunératrices, les femmes choisissent également plus ‘facilement’ des orientations ‘qui paient moins’. « On retrouve en effet une proportion plus importante de femmes médecins généralistes que de chirurgiennes spécialistes ou d’avocates spécialisées en droit familial plutôt qu’en droit fiscal ».
Autre explication avancée par le SNI, la proportion plus importante de femmes en activité complémentaire. « Alors que les indépendantes représentent 35% de la population totale des indépendants belges, elles sont plus de 42% parmi ceux qui exercent en activité complémentaire ». Il en va de même pour les conjoints aidants où les femmes sont extrêmement majoritaires.
Enfin, le SNI pointe une dernière observation : « La question de la charge mentale joue en effet un rôle important sur le travail des indépendantes. Elles sont malheureusement encore trop nombreuses à réduire leurs heures de travail pour pouvoir consacrer davantage de temps à leurs tâches privées, ce qui a pour effet une diminution de leurs revenus ».
« Il faut toutefois regarder au-delà de cette problématique de la différence de revenus », note encore le SNI. « Malheureusement, cette différence se répercute inévitablement en fin de carrière, les femmes se retrouvent ainsi avec une pension légale, elle aussi, très inférieure à celle des hommes, en moyenne 726 euros, soit à peine 64% des hommes. Et quand on sait que beaucoup d’indépendantes n’ont pas pu cotiser, pour les raisons précitées, à un deuxième ou troisième pilier, on comprend la crainte qu’elles puissent se retrouver dans un état de précarité important ».
« De manière globale », insiste le SNI, « si l’on veut un réel soutien à l'entreprenariat féminin, il faut s'attaquer aux ‘faiblesses’ qui sont inhérentes au genre, notamment la maternité et ses conséquences économiques ».