Bruxelles, le 05 novembre 2021 – Au 1er juillet prochain, tous les commerçants devront, selon la volonté du Ministre des Finances Van Peteghem, disposer d’un moyen de paiement électronique. Le SNI rejette cette imposition pure et simple. « Il faut une réforme plus large ». L’organisation de défense des indépendants continue à déplorer le manque de transparence dans les contrats et les offres proposées aux commerçants. « C’est cela qu’il faut régler au préalable. Il faut objectiver le milieu. Les banques doivent aussi jouer le jeu vu qu’elles vont en profiter. Nous demandons un rapport global sur cette décision et ses effets. Ce sont là des compétences du Ministre de l’Economie Pierre-Yves Dermagne ».
La crise sanitaire a donné un coup d’accélérateur au paiement électronique, notamment via une diversification des modes de paiement. Aux traditionnelles cartes sont venus s’ajouter Payconiq ou le sans contact. Est-ce un mal ? « Non », assure le SNI « c’est dans l’air du temps mais la volonté du Ministre Van Peteghem va aujourd’hui trop loin ». En effet, selon le Ministre des Finances, tous les commerçants (ambulants également) ou les professions libérales devront disposer dès le 1er juillet prochain d’au moins un moyen de paiement électronique.
« Cette imposition pure et simple est à l’heure actuelle beaucoup trop réductive », martèle le SNI. « Elle ne peut s’envisager que dans le cadre d’une réforme beaucoup plus large. Notre position est claire. Cette proposition est loin d’être suffisante pour faire avancer la problématique globale sur les paiements digitaux »
L’organisation de défense des indépendants regrette en effet le manque total de transparence des différentes offres sur le marché. « On ne sait pas lire les contrats, ni comparer les produits. Il faut un vrai outil comparatif indépendant pour montrer aux indépendants ce que peut coûter une telle offre par rapport à une autre, et quelles sont les alternatives. Imposer un moyen de paiement électronique ne va rien changer à l’adhésion des plus petits commerçants. Pour certains, notamment dans des secteurs avec des marges très étroites (librairies par exemple), cela coûte bien trop cher ».
Le SNI insiste par ailleurs sur la liberté commerciale de l’indépendant. « Il doit pouvoir décider lui-même de la meilleure stratégie pour gagner sa vie. C’est lui qui prend ses choix marketing et il est assez intelligent pour savoir comment garder ses clients. On ne doit pas les materner pour leur dire comment bien travailler ».
« Si imposition il y a, il faudra de toute façon des compensations pour les commerçants sous forme notamment de déductions fiscales majorées sur les frais d’achat et/ou de location des terminaux ou sur les frais de transaction ».
Le SNI interpelle enfin le Ministre de l’Economie : « Les banques doivent aussi jouer le jeu vu qu’elles vont en profiter. Ce que nous demandons, c’est un rapport préalable global sur l’ensemble de la problématique ».