Chaque jour, plus de 100 vols à l’étalage déclarés
Bruxelles, le 02 janvier 2020 – Ce seront bientôt les soldes d’hiver. A nouveau beaucoup de monde dans les artères commerçantes. Or, selon le SNI, ces jours de rush vont aussi de pair avec une recrudescence de vols. « Nous conseillons aux commerçants d’être davantage sur leurs gardes durant ces périodes de fêtes », explique Christine Mattheeuws, présidente du SNI. Selon les chiffres de Prévention et Sécurité sur lesquels s’est penché le SNI, on constate par rapport à la moyenne des autres mois de l’année une augmentation de 26 % des vols entre janvier et mars. Il y a donc encore beaucoup de vols et le commerçant ont donc intérêt à redoubler de vigilance et à investir davantage dans des mesures antivol. Il est donc particulièrement regrettable que l'amende pour vol à l'étalage, qui permet au commerçant de s’arranger immédiatement avec le voleur, n'ait pas encore été introduite. De plus, depuis le 1er janvier, les investissements dans les mesures de sécurisation sont devenus beaucoup moins intéressants pour les entreprises d'un point de vue fiscal. C’est, selon le SNI, un mauvais signal.
Ce 3 janvier, ce sera le coup d’envoi des soldes d’hiver. Cela signifie une certaine affluence dans les magasins et les artères commerçantes. Un moment particulièrement intéressant pour les voleurs à l’étalage et les pickpockets. « Pendant les mois les plus sombres et singulièrement de janvier à mars, nous constatons une augmentation du nombre de vols à l’étalage de 26% par rapport à la moyenne de l’année. Chaque mois, selon les données de Prévention et Sécurité, ce sont en moyenne 2.710 articles qui sont volés ; entre janvier et mars, ce chiffre passe à 3.428 », explique Christine Mattheeuws. En 2018, 11.107 vols à l’étalage ont été renseignés à Prévention et Sécurité en plus des 22.363 déclarations faites à la Police. Cela revient à plus de 100 cas par jour ouvrable (pour une semaine de 6 jours).
« Les chiffres officiels des vols à l’étalage ne constituent que la pointe immergée de l’iceberg puisque nombre de commerçants, trop occupés, ne prennent pas la peine de déposer plainte. Les chiffres réels sont encore nettement plus importants » estime Christine Mattheeuws . Le SNI conseille ainsi aux commerçants d’être encore plus attentifs durant ces périodes de grande affluence.
Selon les chiffres de Prévention et Sécurité, 32.651 articles ont été volés en 2018. Les produits plus volés sont aussi les produits les plus populaires lors des achats : les vêtements pour hommes et femmes (33%), le parfum (15%) et les appareils électro (10%). En outre, ce ne sont pas les jeunes, mais les trentenaires et les quadragénaires qui volent le plus. Par ailleurs, on vole plus aux alentours de l'heure de fermeture ou pendant l’heure de midi.
Il est ainsi particulièrement regrettable que le gouvernement en affaires courantes n'ait pas encore appliqué l'amende pour vol à l'étalage dont le principe a pourtant été approuvé par ce même gouvernement en juillet 2017. Concrètement, le principe est que le voleur à l'étalage devrait payer au commerçant un montant de 181 euros s'il est pris sur le fait.
Cela aide aussi évidemment si le commerçant investit dans des systèmes antivol. La prévention passe aussi par des systèmes de sécurisation des commerces. Pensons notamment à des systèmes de caméras ou d’alarme, à des caisses intelligentes, des systèmes de surveillance... Or, « la déduction fiscale majorée de 20,5 % sur les investissements en matière de sécurisation a pris fin au 31 décembre 2019. Depuis le 1er janvier, elle est retombée à 8 %. C’est un mauvais signal pour les commerçants qui doivent faire face à ce fléau ». Le SNI demande dès lors de prolonger la déduction fiscale majorée de 20,5%.
Enfin, le SNI avance par ailleurs quelques conseils simples et pratiques. « Premièrement, les gérants et leurs collaborateurs doivent être plus attentifs qu’à l’accoutumée. Par ailleurs, il est conseillé de prêter plus d’attention à certains produits convoités par les voleurs à l’étalage. Il vaut mieux que ceux-ci soient placés derrière une vitrine qui peut être fermée à clef ou qu’ils soient placés bien en vue des vendeurs ou du personnel de caisse. Un autre conseil est de saluer tout le monde, même s’il y a beaucoup de monde. De cette manière, les voleurs à l’étalage potentiels sauront qu’ils ne sont pas passés inaperçus », conclut Christine Mattheeuws.