Bruxelles, le 16 octobre 2020 - Le Comité de Concertation a annoncé aujourd'hui de nouvelles mesures restrictives dans la lutte contre la corona. Le SNI comprend la nécessité de nouvelles mesures drastiques, mais regrette profondément que l'économie, et plus particulièrement l'ensemble du secteur horeca, soit visé par une fermeture obligatoire pendant 4 semaines. « Cela pénalise l'économie et les chiffres récents prouvent qu'une telle fermeture a des conséquences dramatiques », réagit Christine Mattheeuws, présidente du SNI. « Nous ne sauverons pas le pays en imposant uniquement des mesures plus strictes à l'économie. Les travailleurs indépendants sont pris en otage et en payent le prix. Nous ne pouvons l’accepter ».
Le SNI est très préoccupé par les conséquences de la fermeture de l'ensemble du secteur horeca. Depuis la réouverture, les cafés ont déjà un chiffre d'affaires inférieur de plus de 40 % par rapport à avant la crise. Cette fermeture va être le coup de grâce pour de nombreux exploitants horeca, surtout quand on sait qu'un tiers n'avait pas constitué de réserves suffisantes avant le coronavirus pour pouvoir survivre à un choc sans mesures supplémentaires. L'année dernière, il y a eu un peu plus de 2.000 faillites dans l’horeca. Les experts craignent que ce chiffre ne soit désormais facilement supérieur de 40 %.
C’est mieux maintenant qu’en décembre
« Il est préférable d'avoir maintenant des mesures plus strictes plutôt qu’au mois de décembre, si important pour beaucoup d’indépendants », explique Christine Mattheeuws. Néanmoins, le SNI se pose des questions sur ces nouvelles mesures. « Notre économie est très ciblée et nous ne pouvons pas l’accepter. Il n'a été prouvé nulle part que l'économie et l’horeca en particulier ont un impact négatif sur la propagation du coronavirus. L’horeca n'est pas un cluster important, les chiffres de l’Aviq prouvent le contraire. Nous ne savons toujours pas avec précision où sont les foyers de contamination en Belgique : école, travail, horeca… Le SNI demande donc que l'on procède d'urgence à une cartographie de ce qui contribue effectivement à la propagation (accélérée) du virus et que des mesures ciblées soient prises sur cette base. Dans le cas contraire, on va continuer à prendre des mesures qui n’arriveront pas à leur objectif, à savoir le ralentissement de l’épidémie . Aujourd’hui, des centaines de milliers d'indépendants sont pris en otage par les mesures existantes et nouvelles, alors qu'ils se battent depuis des mois pour survivre. C'est inacceptable ».
Chacun doit être exemplaire
Bien sûr, il faut prendre des mesures strictes et des règles ont déjà montré qu'elles réduisent efficacement le niveau d'infection. Mais, « nous ne sauverons pas le pays avec uniquement des mesures strictes pour l'économie. Dès lors, chacun doit être exemplaire. Celui qui ne respecte pas les règles générales d'hygiène doit être sanctionné. Or, le secteur horeca vient de prouver ces dernières semaines qu'il est très attaché aux mesures d'hygiène. De nombreuses établissements ont consenti des efforts (financiers) considérables (plexiglas, gel hydroalcoolique, distance,...) pour prendre des mesures de sécurité pour leur entreprise, leurs clients et leur personnel », souligne le SNI. « Tout cela est oublié. Le vendredi 16 octobre 2020 restera dans l'histoire comme le coup de grâce pour nombre d’entre eux. Les dégâts économiques et le nombre de faillites vont grimper en flèche dans les semaines et les mois à venir en raison de ces nouvelles mesures plus strictes », poursuit le SNI. « Par ailleurs, nous sommes heureux que, pour la première fois, des mesures de soutien aient également été annoncées en plus des mesures plus strictes. En ce sens, le doublement du droit-passerelle et l’exonération provisoire des cotisations ONSS constituent un signal important. Il est par contre regrettable qu'aucune disposition ne soit prise pour les coûts fixes tels que les frais de location ou qu’il n’y ait aucune indemnisation pour les biens périssables. »
Le télétravail devient la règle
Le SNI peut comprendre que le télétravail devienne la règle, mais voudrait immédiatement mettre en garde contre certaines conséquences. Dans le cas du télétravail obligatoire lors de la première vague, seules les familles vulnérables et les parents actifs dans des professions essentielles ont eu la possibilité d'amener leurs enfants dans une crèche ou chez une accueillante. « Le SNI exige que tous les parents aient la possibilité de faire garder leur(s) enfant(s) en permanence par des crèches et des accueillants. La première vague a en effet montré que les parents ont beaucoup de mal à combiner le travail à domicile et la garde d'un petit enfant. Cela met leur santé mentale sous pression. Ce stress et cette pression supplémentaires doivent être évités en ces temps déjà si compliqués ».