Bruxelles, le 30 mars 2020 – Il ressort d’une enquête menée par le SNI auprès de plus de 10.000 entrepreneurs que 60% d’entre eux constatent une perte de chiffre d'affaires de plus de 50%. En outre, 52 % des travailleurs indépendants ont pratiquement cessé leurs activités. Les autres travaillent dans le secteur alimentaire ou essaient de s’en sortir en livrant leurs produits ou en faisant encore quelques travaux ou interventions urgents et continuent une partie de leur travail tant bien que mal. Le SNI craint toutefois qu'un nombre encore plus important d'entrepreneurs fermeront de facto leur entreprise dans les jours à venir. C'est pourquoi le SNI demande des mesures économiques supplémentaires à court terme afin de donner un répit financier aux entreprises. Les régions wallonne et bruxelloise vont accorder des primes à certains secteurs sur base de code NACE mais la liste est trop restreinte pour aider tous les entrepreneurs. Le SNI demande également de l'oxygène supplémentaire pour les entrepreneurs qui doivent de facto fermer leurs portes parce que leurs clients ou fournisseurs sont fermés ou parce que des particuliers ne les acceptent plus ou parce que leur personnel est malade. En outre, une compensation pour les coûts fixes tels que la facture d'énergie, le bail commercial et aussi pour les indépendants à titre complémentaire doit être prévue. Les communes et les provinces devraient également laisser tomber certaines taxes. « Nous constatons que beaucoup d'entrepreneurs sont créatifs et font tout ce qu'ils peuvent pour pouvoir avoir néanmoins quelques revenus. Nous demandons également aux autorités d'être créatives lorsqu’elles prennent des mesures, sinon les petits entrepreneurs ne pourront pas survivre. Des circonstances exceptionnelles exigent des mesures exceptionnelles ».
60% ont des pertes significatives de chiffre d’affaires, 52% sont (de facto) fermés
Une enquête menée par le SNI auprès de plus de 10.000 entrepreneurs montre que 60% d’entre eux constatent une perte de chiffre d'affaires de plus de 50% et 40% ont même une perte de chiffre d'affaires de plus de 75%. En outre, 52% des travailleurs indépendants ont pratiquement cessé toute activité. Les autres travaillent dans le secteur alimentaire ou essaient de s’en sortir en faisant des livraisons de leurs produits ou encore des travaux ou interventions urgents et, dans la mesure du possible, continue à travailler. « Le SNI craint cependant qu'encore plus d'entrepreneurs fermeront de facto leur entreprise alors que nous devons maintenant faire tout notre possible pour maintenir l'économie en marche. »
65 % des entrepreneurs déclarent disposer de réserves suffisantes pour trois semaines, après quoi la moitié d'entre eux se retrouveront en danger
65% des entrepreneurs déclarent pouvoir puiser dans leurs réserves pendant trois semaines. Mais si la situation se prolonge, pas moins de 50% d'entre eux craignent qu'il leur soit très difficile de survivre. « Des mesures de soutien supplémentaires sont dès lors absolument nécessaires ». Cette situation pousse de nombreux entrepreneurs dans la pauvreté. « Nous avons beaucoup d'entrepreneurs qui pleurent ou qui ne savent plus comment survivre financièrement. Ils sont nombreux à être découragés. Grâce à de nouvelles mesures, nous pourrons faire en sorte que les entrepreneurs reprennent un peu confiance", explique le SNI.
Il faut des mesures pour ceux qui ferment (de facto)
Les gouvernements régionaux et fédéral ont agi rapidement pour élaborer des mesures. Très vite, on nous a dit que les entrepreneurs qui sont tenus légalement de fermer leur entreprise auraient droit à une prime en compensation de la fermeture de leur entreprise et au chômage pour eux-mêmes (droit-passerelle) et pour leur personnel (chômage pour cause de force majeure).
« Or, que constatons-nous ? Les gouvernements wallon et bruxellois ont établi une liste de secteurs éligibles pour les primes sur base des code NACE. Il manque cependant encore quelques secteurs qui sont passés sous le radar (les agents immobiliers notamment et les concessionnaires automobiles à Bruxelles). En outre, la prime est uniquement destinée aux entrepreneurs qui sont tenus légalement de fermer, et non à ceux qui sont obligés de fermer dans la pratique parce que, par exemple, ils n'ont plus de travail en raison d'une pénurie de clients, de personnel ou de fournisseurs, etc. Le SNI exige que ceux qui sont obligés de facto de fermer aient également droit à des primes ou des aides. Sinon, les entrepreneurs ne survivront pas à cette période difficile. Nous sommes conscients que ces mesures coûteront de l'argent à la société, mais si les entreprises déposent en masse le bilan, cela coûtera encore plus cher. »
De l’oxygène supplémentaire pour les frais fixes et un gel des taxes
Cette crise exceptionnelle nécessite des mesures de soutien, elles aussi, exceptionnelles. Le SNI attend également des autorités qu’elles élaborent des solutions créatives pour cette situation sans précédent. « Nous constatons que les entrepreneurs ont immédiatement pris le taureau par les cornes et envisagent dans la mesure du possible des solutions créatives. Le SNI attend également du gouvernement qu'il réfléchisse ‘out-of-the-box’ à des solutions structurelles. Commençons par des choses simples comme la suppression des factures d'eau et d'énergie et la mise en place d'une solution pour les baux commerciaux élevés. Il faut également prévoir une réglementation pour les indépendants à titre complémentaire qui représentent près d'un quart du nombre d'entrepreneurs. Les indépendants à titre complémentaire qui versent des cotisations inférieures à ceux qui sont à titre principal n'ont pas droit aux mesures de soutien. En outre, les communes et les provinces devraient exceptionnellement abolir les taxes. Une ville ou une commune se tirerait une balle dans le pied si elle continuait à ‘traire’ ses entrepreneurs dans ces circonstances. La seule conséquence, ce serait leur disparition de la carte locale. Les mesures actuellement en vigueur sont très bonnes, mais seront clairement insuffisantes » conclut le SNI.