Bruxelles, le 17 novembre 2020 – La santé mentale des indépendants s’est encore détériorée «Aujourd’hui, plus de 7 sur 10 se disent très stressés. Ils n’étaient encore ‘que’ 55% en juillet », selon une enquête du SNI. La même proportion se dit également incapable de décrocher psychologiquement de leur activité. Il faut cependant bien réaliser, rappelle le SNI, que chez les indépendants, le professionnel et le privé sont intiment liés. « Les indépendants souffrent en particulier des implications financières pour leur entreprise. Or, beaucoup ont aujourd’hui des revenus quasi inexistants en raison de leur fermeture et au vu des réserves plus que limitées, le stress continue à augmenter. « Ils estiment par ailleurs ne pas se sentir assez soutenus par les autorités. » Le SNI plaide donc pour la mise en place d’un screening et coaching par les autorités une fois que la crise sera moins profonde.
7 indépendants sur 10 souffrent psychologiquement de la crise
La santé mentale des indépendants n’a jamais été aussi mauvaise. Elle s’est encore détériorée. Plus de 7 sur 10 (72%) se disent en effet très stressés alors qu’ils n’étaient encore ‘que’ 55% il y a à peine 4 mois. La même proportion se dit également incapable de se détacher complètement de leur activité professionnelle. « Ils continuent à penser à tout moment à leur entreprise. Cela pèse donc directement sur leur santé mentale ».
« Les indépendants souffrent particulièrement des implications financières pour leur entreprise. Avant la crise, un quart des entrepreneurs n’avait pas de réserves financières », explique Christine Mattheeuws. Le confinement n’a rien arrangé, l’activité dans plusieurs secteurs est réduite ou totalement à l’arrêt dans d’autres alors que de nombreux frais fixes continuent eux à courir alors que les revenus sont quasi inexistants. « Il y a une corrélation évidente entre l’aspect financier et l’augmentation du stress ».
Fatigue, découragement, angoisse
La fatigue, le découragement et l’angoisse sont cités comme principaux symptômes de leur mal-être. « Heureusement, la famille constitue pour 9 sur 10, un important soutien et adjuvant moral mais, a contrario, trois sur quatre ne s’estiment pas assez soutenus sur le plan professionnel par les autorités. » Le SNI plaide dès lors pour la mise en place par les gouvernements d’un screening/coaching des entreprises après le pic de la crise. « Cela leur permettra de faire le point sur leurs points forts et faibles et de se relancer ».
« La moitié des entrepreneurs pense que leur stress disparaîtra quand leur chiffre d’affaires aura à nouveau atteint à nouveau un niveau normal. Le problème est qu’à l’heure actuelle, c’est encore loin d’être le cas pour l’immense majorité. L’Horeca, le commerce de détail, l’événementiel et le secteur des loisirs sont fermés ; la perte en termes de chiffres d’affaires y est quasi-totale », affirme encore Christine Mattheeuws.
Enfin, précise le SNI, « tout est intiment lié chez eux. Le professionnel a ainsi des répercussions sur le privé et inversement. Mais, un indépendant ne peut ne se permettre, à la différence d’un salarié ou d’un fonctionnaire, de mettre son professionnel sur le côté pour se concentrer sur ses problèmes privés. Il lui faut travailler coûte que coûte pour assurer l’avenir de son entreprise. Or, les indépendants ne sont pas des surhumains ».