Bruxelles, le 17 mars 2022 - Cela fait deux ans jour pour jour que la première Ministre de l’époque annonçait le premier lockdown. Le début de grosses difficultés pour les indépendants tant en termes financiers que mentaux, mais ils restent toutefois très combatifs, selon une enquête exclusive du SNI. « Plus de la moitié (52%) des indépendants ont indiqué que leur chiffre d'affaires est aujourd’hui encore toujours inférieur à avant la crise et ils indiquent qu'ils ont moins de clients (41%) et moins de contacts sociaux (55%). Pourtant, beaucoup de résilience apparaît également chez nos indépendants, même si 29% admettent qu’ils envisagent d’arrêter leur activité en raison de la baisse du chiffre d'affaires (33%), mais aussi parce que c'est trop dur émotionnellement (30%). Ils sont donc toujours plus de 7 sur 10 à ne pas penser à arrêter après deux ans de corona. Et pourtant, après la crise, c’est aujourd’hui la situation mondiale incertaine qui continue à peser sur la clientèle.
17 mars 2020, la Première Ministre de l’époque, Sophie Wilmès, prend la parole en Comité National de Sécurité et fait une annonce solennelle. Dès le lendemain à midi, tous les magasins non essentiels devront fermer. La population belge devra rester chez elle autant que possible. Les magasins d'alimentation et les pharmacies resteront ouverts. Les déplacements non essentiels seront également interdits. Le travail à domicile deviendra la norme chaque fois que cela sera possible. Dorénavant, il y aura une interdiction de se réunir ; tous les rassemblements en dehors d'un contexte familial sont interdits. « Tout cela a eu évidemment un impact énorme sur un grand nombre de travailleurs indépendants. Nous avons remarqué quelques éléments marquants, en faisant le bilan de ces deux années de Corona », souligne le Syndicat neutre pour indépendants .
« Ces deux dernières années ont eu un impact considérable sur la trésorerie des indépendants. Plus de la moitié (52%) déclare encore aujourd’hui ne pas avoir rattrapé les résultats précovid. Les indépendants expliquent aussi avoir moins de clients (41%) et moins de contacts sociaux (55%). Parmi les employeurs, 13% des personnes interrogées ont même dû licencier du personnel ».
Pourtant, les indépendants font montre d’une forte résilience. En effet, pendant la crise, seuls 37% ont envisagé d’arrêter (temporairement) leur activité quand ils n’y étaient pas obligés par les autorités. Et cette tendance semble se poursuivre, puisque moins de 3 sur 10 (29%) pensent encore à mettre aujourd’hui la clé sous le porte. Les rasions les plus fréquemment évoquées restent la baisse du chiffre d'affaires (33%) et la charge mentale et psychologique (30%).
Le fait que les indépendants veuillent poursuivre leur passion malgré tout se reflète également dans le nombre de faillites, qui est resté relativement faible ces deux dernières années, malgré les chocs violents consécutifs à la crise sanitaire et aux multiples lockdowns. « C’est principalement dû aux nombreuses mesures de soutien prises par les autorités », précise le SNI. « En premier lieu, il y a l'extension du droit passerelle, une revendication que le SNI portait depuis longtemps et dont tout le monde a pu avoir l’importance pour les indépendants. Mais il y a aussi, par exemple, le moratoire sur les faillites et les reports, réductions ou exonérations du paiement de l'ONSS ou l'extension du chômage économique et les primes régionales bien qu’il soit évident qu’elles ont été loin de couvrir l’ensemble des coûts fixes supportés par les indépendants ».
Des clients rebutés par la situation mondiale
Toutefois, même après la fin de la crise sanitaire, les difficultés continuent à s’amonceler pour les indépendants. « 40% voient l'avenir de manière négative contre seulement 30% de manière positive. La situation géopolitique actuelle a également de nombreuses conséquences pour nos indépendants. 64% remarquent que la hausse des prix (matières premières ,énergie…) et la situation mondiale incertaine ont une influence négative sur le comportement d'achat des clients. Pour 37% d'entre eux, cela se traduit également par davantage de reports voire d’absence de paiement. Les indépendants doivent être mieux protégés lorsque de telles périodes de grande incertitude se produisent », conclut le SNI.