Bruxelles, le 04 novembre 2020 - Plus de 6 titulaires de professions libérales sur 10 ont du mal à faire face financièrement à un deuxième confinement. C’est le constat central d’une enquête réalisée conjointement par le SNI et l’UNPLIB auprès de plus de 1300 praticiens de professions libérales et intellectuelles. Parallèlement près de 60% constatent une diminution importante du nombre de rendez-vous et dès lors du chiffre d’affaires. Malgré cela, ils n’ont droit à aucune aide, puisqu’ils ne sont pas fermés par décision du gouvernement, alors que pour la plupart d’entre eux, la clientèle / patientèle est en chute libre. Près de 8 sur 10 préconisent un renforcement des règles sanitaires. Il est dès lors essentiel de prévoir une mise à l’arrêt, même volontaire, de toutes les activités à risque et des soins non-urgents. Cette mesure doit naturellement aller de pair avec le rétablissement d’un droit passerelle pour les professions touchées. La moitié des professions libérales déclare subir un stress important en raison de leurs conditions de travail.
Reçue par le Ministre fédéral David Clarinval, une délégation de l’UNPLIB a pu lui faire part de son inquiétude par rapport aux récentes évolutions dues à la Covid-19. Le ministre s’est montré très réceptif et s’est engagé à prendre des mesures concrètes.
En effet, 65% des titulaires de professions libérales et intellectuelles ont du mal à faire face financièrement à ce deuxième confinement. C’est le résultat le plus frappant d’une enquête menée par l’UNPLIB et le SNI auprès des professions libérales. C’est d’autant plus grave que les ¾ des répondants estiment pouvoir tenir au maximum 3 mois. Selon les deux organisations, il s’agit de la conséquence directe d’une diminution importante chez 57% d’entre eux du nombre de rendez-vous ou des consultations et dès lors du chiffre d’affaires. Depuis l’enquête, ces chiffres sont en chute libre. « Et pourtant », insiste Bernard Jacquemin, président de l’UNPLIB, « nos professions n’ont aujourd’hui droit à aucune aide. Il faut nous garantir des mesures de soutien équivalentes aux autres professions déjà aidées, comme par exemple le doublement du droit passerelle, en cas d’arrêt des activités ». Au-delà de cette aide générale, il faut que les professionnels à risque aient le droit de se mettre en arrêt volontaire en bénéficiant des mêmes dispositifs. Il en va de même pour les titulaires de professions libérales, non essentielles dans le contexte actuel.
Un maintien des activités d’urgence
La majorité (62%) se sentait pourtant mieux préparée pour un deuxième lockdown. 92% des professionnels disposent d’un espace disponible réaménagé et 77% d’un stock suffisant de masques et de matériel de protection.
77% d’entre eux réclament un renforcement des règles sanitaires générales. Dans le même temps, près de 7 sur 10 (68%) se disent partisans de règles plus strictes qui leur seraient imposées dans leur pratique particulière.
Si l’UNPLIB insiste sur l’urgence absolue à protéger les professionnels de la santé contre une saturation, elle souligne la situation difficile des praticiens voyant leur patientèle / clientèle en chute libre. A l’instar de ce qui a été décidé pour les professions commerciales, des mesures d’aides s’imposent dans le secteur des professions libérales.
Stress, maladie et perturbations
Près de 25% des titulaires de professions libérales ont été contaminés ou ont dû subir une quarantaine en raison du coronavirus. 52% se disent plus anxieux qu’avant la crise. Ce n’est pas uniquement dû aux problèmes financiers, l’aspect sanitaire est également un élément déterminant.
D’autres problèmes induits par la situation, notamment administratifs, constituent des contrariétés pour les professions libérales. La crise entraine des perturbations des services publics. Pensons à la difficulté ou l’impossibilité d’accès aux données essentielles à certaines professions, comme celle des géomètres-experts par exemple.